Regards
Epistolaire
Fleuve tranquille
Bousculée comme un torrent tumultueux coupé de cascades vertigineuses, de pièges tourbillonnants, se heurtant aux murs de granit de gorges étroites.
Inquiétante comme une insondable et mystérieuse nuit sans étoiles.
Étourdissante sous un soleil de feu embrasant le ciel en écrasant la terre.
Rude, face au front de montagnes abruptes barrant l’horizon en cachant les défilés étroits et secrets qui les transpercent.
Délicieuse comme le clapotis joyeux d’une source d’eau fraîche jaillissant du rocher à la conquête du monde.
Morne comme une plaine infinie, vide, où rien n’accroche le regard.
Si ! Au loin on aperçoit ce qui ressemble à une tour se détachant sur le ciel. Un clocher ? Un minaret ? Un arbre ? Surgissant de la terre pour dire sa prière au ciel ?
La lumière du ciel, alors, sans rien perdre de son infinie clarté, répond à l’appel, pénètre le signal, se diffuse dans le sol, irriguant des myriades de radicelles.
Et ton désert fleurit.