Sur les marches de l'église, irradiante de bonheur, décontractée comme sait l'être une jolie fille dans une jolie robe, la jeune mariée, les fleurs à la main, sourit aux photographes. A son bras, le marié, visiblement ravi, semble néanmoins un peu plus crispé et engoncé dans son élégant costume. Sous le clocher couvert d'ardoises aux reflets argentés, les abées béantes du campanile inondent le parvis du joyeux tintamarre de leurs cloches débridées. Fraîche cascade où se mêlent et se répondent le calme et grave bourdon et sa claire et volubile compagne. Dialogue symphonique qui sera le quotidien de leur vie, auquel ils sauront ajouter, le temps venu, le joyeux babil de jeunes clochettes qu'ils intégreront dans l'orchestre polyphonique, jusqu'au jour où, attendris, l’œil humide, dans leur bras attentifs, ils berceront et regarderont dormir les enfants de leurs enfants.
Dits de l'âne doré